▪ STAGE CONVENTIONNÉ AFDAS, du 3 au 28 septembre 2012 L’ENVERS DU CLOWN ou LE THEATRE DE SPiNOZA dirigé par Chantal MELIOR assistée par François LOUIS, danse Ariane LACQUEMENT pour comédiens, danseurs, chanteurs J'en ai lu quelques pages et puis j'ai continué comme si une rafale de vent me poussait dans le dos…(Malamud) ▪ FÊTE DE LA VILLE D’ASNIÈRES-SUR-SEINE, samedi 23 juin 2012 à 14h30, 16h ou 17h30, au Parc Robinson (le long du cimetière des chiens) SKETCHSPEARE adaptation et mise en scène Chantal Melior avec Sandrine Baumajs, Véronique Blasek, Brice Hugon Blanpain, Ariane Lacquement, Mathieu Mottet Rencontre avec Shakespeare, orchestrée par Tchekhov. ▪ CYCLE SHAKESPEARE SUITE / SAISON 2011-2012 adaptation et mise en scène Chantal MELIOR lumières Michel Chauvot — décors Marine Porque avec Joanne Allan, Sandrine Baumajs, Véronique Blasek, Sophie Bonnet, Ariane Lacquement, François Louis, Mathieu Mottet, Siva Nagapattinam-Kasi, Lilas Nagoya, Tom Sandrin. LES DEUX GENTILSHOMMES DE VÉRONE au Château d’Asnières, le 6 juillet 2012 au Château de Montaigut, le 7 août 2012 O monde instable et glissant ! L'une des premières comédies de Shakespeare, peut-être la toute première, regardée comme une esquisse pour les oeuvres « majeures » qui suivront, Les Deux Gentilshommes de Vérone est une pièce expérimentale consacrée à l'adolescence, à ses élans et à ses tourments. L’acteur danse, bavarde, dépense une énergie dionysiaque avec nonchalance, improvise. La poésie part à la conquête du théâtre et la rencontre de Shakespeare avec le public se fait en douceur… TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN au Château de Montaigut, le 7 août 2012 La trame de nos vies est tissée d'un fil mêlé, bien et mal tout ensemble. Ici, tout est fait pour créer la surprise, celle qui permet de changer de point de vue, de mystifier les perceptions habituelles et de se jouer des préjugés. Dès la première scène de deuil — et d’humour libre — l’intrigue dérape grâce au soldat fanfaron Paroles qui tient à la jeune héroïne Hélène des propos égrillards sur la virginité. Mais celle-ci n’a pas peur des mots et la guerre des sexes est déclarée. | ||
Une tribune de l'actualité des Editions Inedits, consacrées aux ouvrages qui n'existent pas. Inventaire des informations sur Le Roi en jaune. Publication de l'oeuvre de Kilgore Trout.
En guise de présentation
Par ailleurs, plutôt que se perdre dans les méandres de la virtualité, nous vous proposons ici de découvrir notre activité concrète (littéraire et théâtrale).
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dimanche 17 juin 2012
Rencontre au Théâtre du Voyageur Jeudi 28 Juin à 19h30
lundi 28 mai 2012
OKéANOS : quelques pas de plus vers sa concrétisation.
L'enjeu premier a été pour nos deux scientifiques de créer une sorte de base de données gigantesques permettant de mettre en place une interface, un langage commun, une sorte de pierre de rosette, entre la machine et l'esprit humain (si tant est que l'esprit humain soit une entité exacte et non différenciée, non individuée ; c'est l'écueil de leur méthode mais mon point de vue d'auteur ne doit surtout pas interférer avec leurs expériences de savants fous si je veux parvenir à démontrer mon propos romanesque... taisons-nous donc sur ce débat).
Il m'est plus difficile de rester indifférent sur ce que des recherches de l'Université de Berkeley ont mis à jour : la possibilité de reconstituer via la machine les images perçues par le cerveau. Le protocole de l'expérience est simple mais rappelle fortement la méthode du Docteur Païen et du Professeur Moreau : on a présenté une série d'images à un patient la tête reliée à un dispositif de lecture à résonance magnétique, une sorte de scanner à flux sanguins. Ces flux ont été répertoriés, modélisés, et chacune des "cartographies" du cerveau obtenues ont été nomenclaturées dans une base de données. Puis, l'on a répété l'expérience, et les résultats ont été recoupés avec ceux de la base de données récoltée précédemment. Bon, il y a un gars qui l'explique pas mal dans sa langue à lui (l'amerlokkke), ce qui est normal vu qu'il est l'inventeur du dispositif.
Je veux bien admettre que la production hollywoodienne, ou le fatras d'images de "Tu tubes" n'égale pas la complexité d'une bonne vieille vie quotidienne. Mais prenons avec plus de sérieux la même expérience (décidément) réalisée au Japon, où les images présentées s'avéraient de façon moins présomptueuse être des échantillons plus simples : carrés, triangles, croix, en noir et blanc. On peut s'attendre à une base de données plus générique, certainement moins entravée par de l'affect (et encore, pour les croix ça peut se discuter, mais je rappelle qu'il s'agit du Japon.)
Voici nos derniers terrains de jeux en passe de devenir des parkings de station service, les enfants !
Le rêve - tout comme le cerveau - fascine, car il est encore source de mystère. Il est à notre humanité ce que les grandes profondeurs océanes sont à notre bonne vieille planète bleue. Et pourtant, bien qu'il se dévoile à nous quotidiennement, il persiste une pulsion épistémophilique chez l'homme de le traquer dans sa mécanique intime - si tant est qu'il n'y en ait qu'une, ou qu'il y en ait une. Le rêve nous embêterait-il, dans sa liberté, sa facilité à se dérober ou à s'imposer, dans l'impression qu'il donne d'être à lui seul une conscience à part entière ? Et puisque le rêve n'est après tout que l'expression du désir, même ambivalent, que faire d'une machine à enregistrer l'expression des désirs ? Un institut de sondage ?
Je ne cesse de m'effrayer des applications que notre modernité barbare saurait permettre à une telle invention si elle fonctionnait à plein (ce qui semble pouvoir être le cas à l'horizon 2030). Un journaliste amateur s'extasie naïvement sur les possibilités de "trip de rêve collectif dans le genre Inception". Encore une fois, la bêtise crasse de l'imagerie à résonance magnétique hollywoodienne a bien constitué son travail de sape. Même en laissant de côté une éventuelle culture littéraire science-fictionnelle au profit de l'industrie cinématographique, citer le film "Brainstorm" ne suffit plus à tirer les sonnettes d'alarmes. Nous pourrons bientôt faire de nos rêves des clips et des "dreamspots", et puisque nous en aurons rêvé, Sony nous le fera.
En témoigne cet engin déjà sur le marché pour la modique somme de 95 Dollars : "un masque à placer devant les yeux permettant à celui qui le porte durant son sommeil de contrôler ses rêves, de les façonner à son goût."
Le truc est un peu éventé, il s'agit d'une béquille, c'est à dire d'un appareil qui remplace avec une présupposée efficacité une fonction normalement constitutive de notre état de nature. Ici, le masque réagit aux mouvements oculaires qui accompagnent toute activité onirique en faisant clignoter des petites lampes Led devant les paupières. Le rêveur est alors censé percevoir les petites lumières rouges et les traduire dans son rêve par la conscience qu'il rêve, en d'autre terme le mener illico presto vers le nirvana des rêves lucides. Je suis en train de rêver de mon chef de service, et hop, petites lumières rouges, je m'envole par la fenêtre !
Quand on connait les troubles de la personnalité que l'abus de rêve lucide peut entraîner, équivalent à du surmenage, et la réticence naturelle de l'esprit humain à renouveler trop souvent ce type d'expérience, nous ne pouvons qu'envisager avec effroi la grande dépression qui guette l'humanité quand elle découvrira que la boîte aux présumées merveilles n'abrite pas plus de trésors que ne nous en dévoile déjà notre simple capacité à imaginer. Et si Pan dort, sans doute vaudrait-il mieux ne pas épuiser la sauvage liberté de l'imaginaire et du rêve par l'entrave d'un contrôle factuel - un code barre jusque dans nos âmes.
Les enfants, je me suis trompé, c'est pas un parking de station service, c'est un camp d'entrainement militaire !
dimanche 13 mai 2012
La peste à Florence - le film d'Otto Rippert au Musée d'Orsay
Car le rapport avec Debussy n'y était qu'accessoire : c'est d'Edgar Allan Poe dont il était question dans cette série de projections réunies sous le cycle "Rever d'Edgar Allan Poe". Effort louable de la part d'un musée qui prouve ainsi qu'il aurait pu célébrer en 2009 avec un peu d'imagination le bicentenaire de l'écrivain américain chéri de Baudelaire. Si l'on admet son amende honnorable par ce cycle d'adaptations cinématographiques, le programme toutefois induisait en erreur quant à la nature du film présenté ce jour-là. En témoigne le résumé qu'il en proposait :
Cesare, gouverneur de Florence, et son fils s'éprennent de la même mystérieuse courtisane. Torturé sur ordre de son père, le fils tue ce dernier, alors que la ville, hantée par le spectre de la Mort, sombre peu à peu dans la débauche.
Loin de reprendre l'histoire du film, ce pitch fait pshiit, et reprend les erreurs déjà citées par la cinémathèque française à l'occasion de son exposition sur l'expressionnisme allemand en 2006 - 2007.
La Peste à Florence
(Die Pest in Florenz)
d’Otto Rippert
Allemagne/1919/96’/INT. FR./35mm
Scénario de Fritz Lang.
Avec Theodor Becker, Otto Mannstaedt, Anders Wikman, Karl Bernhard, Franz Knaak, Erner Hübsch.
Le gouverneur de Florence et son fils s’éprennent de la même jolie courtisane, alors que la ville sombre peu à peu dans la débauche.
Dim 12 novembre 2006 16h30 Salle HL
Mer 20 décembre 2006 19h00 Salle HL
(La faute certainement à l'Internet Movie Database...)
En réalité, Lorenzo, le jeune premier du film, n'est pas plus le fils du gouverneur - nommé dans le film le "potentat" - que Poe n'était celui de Mr Allan. On s'attend toutefois à le voir en Prince Prospero, tant son amour de la débauche lui colle à la peau. Mais le héros est trop jeune et manque de la puissance du Prince. Oubliée ici la donne sociale du puissant qui se pense intouchable par la nature elle-même - dans ce qu'elle a de plus mortel, la peste. On pressent dans le scénario de Fritz Lang l'imminence d'une morale bien ancrée dans la piété et l'abstinence. Le rapport avec Poe s'est encore amenuisé sous le rabot des excuses de la maîtresse de cérémonie du musée : étonnée presque de voir un auditoire réuni pour ce film, invoquant Fritz Lang comme plus intéressant que Otto Rippert, qu'elle a relégué dédaigneusement au rang de monteur, faisant du film un "fatras" fritzlanguien où la nouvelle de Poe n'est qu'un vague prétexte - "peut-être Fritz Lang a-t-il voulu reprendre l'idée des sept chambres du Prince Prospero en découpant son film en sept chapitres" a t-elle reconnu. A ce stade de la célébration à la Mort Rouge, j'étais bien dépité de constater que Poe reste très mal connu et fréquenté par l’intelligentsia culturelle française.
Qu'en était-il de cette adaptation ?
Dans une Florence affligée par le fossé des générations, où une jeunesse frivole et aisée (Lorenzo) s'ennuie dans la morgue solennelle et inquisitrice d'une église vieillissante (le potentat, le cardinal, le moine), Lorenzo et le potentat s'éprennent tous deux de Julia, une courtisane fraîchement débarquée de Venise, surgie au beau milieu d'une procession religieuse aux trois cents figurants. Forcément, chacun y va de sa séduction, l'un en proposant des bijoux, l'autre en usant de l'appât du pouvoir. Mais en élisant le jeune Lorenzo, Julia éveille la fureur de l'église, qui la fait arrêter au beau milieu d'une fête aux cinquante figures (bouffons, musiciens, hommes, femmes et enfants, porcelets, paons, et serviteurs exotiques...). Tout ce beau monde se révolte contre ce pouvoir intolérant et, au prix d'une émeute somme toute assez ridicule, chasse le potentat et l'église et prend la cité en mains.
Lang est souvent cité par le biais de Métropolis comme une sommité en matière d'utopie cinématographique. Ici, la ville de Florence libérée de ses chaînes est d'une naïveté déconcertante. Au final, nous n'en verrons qu'une succession de beuveries et de timides assauts, dans une débauche bon enfant. Décidément, nous voilà loin des possibilités que la nouvelle de Poe tenta (sic !).
Plus tard, Julia repousse Lorenzo, hantée qu'elle est par le magnétisme de l'ermite - interprété par l'excellent Theodor Becker. Au prix d'un violent effort contre son conditionnement religieux (ou peu s'en faut), l'ermite rejoint Julia chez elle, à la Véronèse - c'est à dire en passant par le balcon - et la surprend avec Lorenzo qu'il étrangle dans un accès d'amour pour son prochain.
On s'attendrait à voir Julia basculer dans l'austérité. Mais au final, Medardus remplace Lorenzo sur la place vacante de Prospero potentiel. L'église, sous l'autorité du Vatican, jette l'anathème sur la ville de Florence, et la débauche se poursuit - avec certainement de bons serviteurs exotiques tout dévoués à nettoyer entre deux tours tant l'ensemble demeure propret (nul sentiment de "bascule" vers la débauche, donc). Et c'est alors, on en est tout de même aux deux tiers du film, que le spectre de la peste s'approche de la ville, tel un présage de chute du triple A. (Note : cet article date de 2012, quand l'Europe était sur le point de faire perdre sa note de AAA à la France).
Je me suis sciemment égaré de mon premier propos : le travail du symbolique dans notre réalité (du moins la mienne). J'attendais des signes jaunes - plutôt que des singes jeunes. J'en ai eu quelques-uns, notamment lors de l'arrivée de la peste dans le film. Dans la salle, les spectateurs ont pu entendre un petit bruit, semblable à celui d'un tintement de grelot : la fermeture métallique du manteau d'un homme quittant la salle à pas lourd, répandant malgré lui l'odeur caractéristique de ceux qui n'ont plus que des cinémas d'arts et d'essai pour foyer - quand il y a encore un demi-siècle d'autres lieux de culte accueillaient les indigents. En quittant la salle, à l'approche de l'épidémie, il installa un trouble.
Plus tard, sur le quai du RER Musée d'Orsay, une vieille femme tenait son foulard rouge sur le nez, comme pour se protéger d'exhalaisons fétides. Puis sur ce même quai, je suis dévisagé par un homme au visage marqué par la présence d'un oeil de verre de mauvaise qualité. Dans mon balladeur, "La légende d'Eer" de Iannis Xenakis sonne terriblement. Je repense à "Epidémic" de Lars Von Trier. Mais la "Peste à Florence" n'aura tout de même pas eu autant la force d'évocation à laquelle elle aurait pu prétendre.
Ce sera pour la prochaine fiesta !
PS du 11 décembre 2022 :
L'excellentissime site de partage de films "L'univers étrange et merveilleux du fantastique et de la Science-fiction, Muad Dib forever" propose ce film en ligne, et c'est ICI !!!
PS du 23 mai 2015 :
Diffusé sur Arte le 12 mai 2015, le site internet de la chaîne franco-allemande reprenait les mêmes erreurs de "pitch" débusquées dans cet article. Copier/Coller, quand tu nous tiens !
Quelques belles images mise en ligne à l'occasion de cette diffusion, ainsi qu'un post sur le site "Le coin du cinéphile" (lien mort) :
jeudi 3 mai 2012
Le talon de fer - note d'intention
qui se reconnaîtront - bien que je ne les nomme pas
pour préserver leur vie privée et publique :
Max, Noé, Tatiana, Lucile, Laurent, Mikaël, Guillaume, Vivian, Camille,
Amélie, Baptiste, Charlotte, Florence, Mathéo, Chloé, Nourha, et Tiffany
Musique additionnelle : Moondog
vendredi 13 avril 2012
Le TALON DE FER - du 1er au 06 Mai 2012 au Bahut, à Arcueil (94)
Entre deux tours :
LE TALON DE FER
du Mardi 1er au Samedi 05 MAI 2012
à 20h00
et le Dimanche 06 MAI 2012
à 16h00
d'après le roman de Jack London
Costumes de Lilas Nagoya
Adaptation et mise en scène de Marc Dumontier
pour la Compagnie Falaises et Plateaux
dans le cadre des
Spectacles des ATELIERS de CREATIONS THEATRALES
Comme tous les ans, la Compagnie Falaises et Plateaux vous propose de retrouver les spectacles - cette année au nombre de six - issus de ses ateliers de créations. Conviviales et éclectiques, ces représentations sont un rendez-vous majeur à ne pas manquer ! PENSEZ A RESERVER DES MAINTENANTLE TALON DE FER
Costumes de Lilas Nagoya