-LE
TALON DE FER
Petite note d'intention au sujet de l'adaptation pour la scène.
Jack London est déjà devenu un
écrivain célèbre lorsqu’il entame la rédaction du « Talon
de fer » en 1906. Connu pour ses nouvelles sur la ruée vers l’or
et ses romans, il est considéré comme le « Kipling du grand froid ».
C’est sans compter son activité de journaliste, de photographe et d’essayiste
politique, ainsi que de conférencier pour le compte du parti socialiste
américain. Homme épris d’aventure, il voyage aussi en solitaire à bord de son
sloop « Le snark » et ne cesse jamais son activité d’écrivain. Il
est, ses proches le diront, une « force de la nature ».
Dans « Le talon de fer », c’est
le personnage d’Ernest Everhard qui reprend à son
compte le parcours de London. Conférencier politique tout comme lui, candidat puis membre du congrès là où London
concourait à la mairie d’Oakland, Ernest Everhard se fait le porte parole des
visions d’avenir de London. Car, en composant ce roman entre 1906 et 1908,
London s’amuse à écrire l’histoire d’un futur
pour lui immédiat : la mise en place, de 1912 à 1932, d’un pouvoir
autoproclamé, tyrannique et implacable, financé par le grand capital et passant
outre les règles élémentaires de la démocratie. A travers Everhard, London
accuse la société américaine, et toute la société capitaliste, de « mauvaise administration », se nourrissant de la
misère pour transformer « ses bénéfices en
soupers arrosés de vins fins ». London pointe le travail des
enfants dans les manufactures - pourtant interdit légalement au dessous d’un
certain âge que nulle autorité ne prend concrètement la peine de vérifier, l’influence
du grand capital sur la vie politique fédérale de son pays, « l’escamotage quotidien » exercé par la presse, le
peu de poids des institutions politiques et l’hypocrisie des instances
religieuses face à l’arrogance d’un pouvoir qui, détenant le capital, s’arroge
le droit de « répartir le pain et le beurre pour tout le
genre humain ».
Everhard l’ignore, mais son créateur
va encore plus loin. Derrière les intuitions pessimistes du révolutionnaire
iconoclaste, London donne déjà forme à l’oligarchie qu’il appelle « le
talon de fer », à savoir la force qui écrasera la montée travailliste, et
pressent avec une lucidité effrayante la montée des fascisme et
nazisme. London, vingt ans avant les sombres années 30, nous prouve
qu’il nous faut considérer ces fléaux non comme des accidents de l’histoire,
mais comme le mouvement suivant de la logique historique lorsque le pouvoir est
aveuglément exercé par un petit nombre de gens n’ayant d’autre intérêt que celui d’actionnaires.
A propos de l'adaptation jouée du 1er au 06 mai 2012 au Bahut à Arcueil
A notre connaissance, il n’avait
encore jamais été fait d’adaptation de ce roman fleuve qui étale son action de
1912 à l’époque future de la Fraternité Universelle, sept siècles plus tard. C’est
maintenant chose faite grâce au travail des 17 comédiens réunis cette année sur
ce projet. Je voudrais ici les remercier pour leurs efforts, leur constance,
leur confiance et le plaisir qu’ils ont à partager ensemble et avec le public
cette « histoire passée du futur ».
Je remercie (tellement !) mes comédiens
qui se reconnaîtront - bien que je ne les nomme pas
pour préserver leur vie privée et publique :
qui se reconnaîtront - bien que je ne les nomme pas
pour préserver leur vie privée et publique :
Max, Noé, Tatiana, Lucile, Laurent, Mikaël, Guillaume, Vivian, Camille,
Amélie, Baptiste, Charlotte, Florence, Mathéo, Chloé, Nourha, et Tiffany
Costumes de Lilas
Nagoya
Régie lumière de
Viviane Parent
Régie son et vidéo
de Marc Dumontier assisté de Sébastien Dumontier
Musique : Aranis
(extraits des
albums « Songs from mirages », « Aranis », « Aranis
II » et « Roqueforte »)
Musique additionnelle : Moondog
Musique additionnelle : Moondog
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