KILGORE TROUT : "Défense d'entrer"
COLLECTION KILGORE TROUT N° 19
Trout, autrefois, avait écrit une nouvelle qui portait ce
titre : « Défense d’entrer ». L’histoire
se passait dans les îles Hawaï. (…) Sur ces îles, la totalité des terrains
disponibles était détenue par une quarantaine de personnes environ ; et
dans son histoire, Trout supposait que celles-ci avaient décidé d’exercer pleinement
leur légitime droit de propriété. Partout, elles avaient apposé ces écriteaux :
« Défense d’entrer ! »
Ça posait de terribles problèmes aux quelques autres millions
de personnes qui habitaient ces îles. La loi de la pesanteur exigeait qu’elles
puissent se poser quelque part à la surface du sol. Sinon, il n’y avait pour
elles d’autre choix qu’entrer dans la mer et barboter au large.
C’est alors que le Gouvernement intervenait en lançant un
programme d’urgence. A tout homme, femme ou enfant, qui n’était pas
propriétaire, il était attribué un gros ballon, gonflé à l’hélium.
Sous chaque ballon il y avait un câble qui soutenait une
ceinture-sangle. Avec l’aide de ces ballons, les Hawaïens pouvaient continuer
d’habiter sue ces îles, sans aller sans cesse se planter dans les propriétés d’autrui.
Kurt VONNEGUT, Jr. – Le breakfast du champion (Editions J'ai Lu, pp. 93-94 ; traduction : Guy Durand).
Dans les tentatives de bibliographie de Trout, cette nouvelle est intitulée : "This means you ", conformément à ce qui en est cité dans l'oeuvre de Vonnegut. Nous avons conservé ici la proposition de Guy Durand qui a l'heur de recentrer sur le concept de défense de la propriété privée.
Nous avons trouvé une bien jolie couverture pleine de ballons (ci-contre) et aurions presque été tentés de faire un joli chapelet de nuages et de vagues pour notre propre inédition, mais au final, nous avons opté pour cette langueur bleutée et ce joli jaune poussin.
Message à l'heureux lecteur, ou l'heureuse lectrice, qui lira ces lignes au jour de sa publication, mercredi 11 novembre 2015, n'oubliez pas de souhaiter un bon 93ème anniversaire à Kurt Vonnegut (en esprit, parce qu'il ne doit plus rester grand chose de la carcasse...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire