En guise de présentation


Les Editions Inedits ont pour vocation l'inventaire des ouvrages qui n'existent pas, mais qui pourtant ont ou ont eu une influence sur la littérature. Le "Nécronomicon" bien connu des lecteurs de Lovecraft en est un exemple. "Le roi en jaune" en est un autre, Kilgore Trout est un auteur parfaitement inédiste, et ces pages leur rendent hommage tant que faire se peut....
Par ailleurs, plutôt que se perdre dans les méandres de la virtualité, nous vous proposons ici de découvrir notre activité concrète (littéraire et théâtrale).

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lundi 21 septembre 2020

Récréation d'été - et on en avait besoin ! - Aquarelles

Il y a deux ans, je vous proposais de jeter un œil sévère sur  mes débuts d'aquarelliste. A la vérité, j'utilisais, et je le fais toujours, l'aquarelle presque comme de la gouache... même si je m'évertue d'avantage à présent à jouer avec ce medium fort indépendant qu'est l'eau.

Voici quelques uns de mes plus récents essais.

 

L'aquarelle, pour l'ensemble des gens qui la pratiquent ou qui la goûte, c'est ça :
  
Ile Berder, passage du gué.

C'est à dire qu'il s'agit d'un paysage, d'après nature, dont on reprend mollement les textures et les couleurs pour en livrer son impression.
J'avoue que l'exercice m'ennuie un peu...
 
Plus souvent, je pars d'une vision, comme ici celle de mon panier de linge sale que j'ai regardé un matin sans mes lunettes et qui, dans le flou de ma vision matinale mal dégrossie, m'a inspiré cet "Indien Hadopi" (d'une tribu imaginaire avec mauvais jeu de mot) :

   
Indien Hadopi - 2019 ?

Bon, c'est vrai, je ne maîtrisais pas encore très bien (et toujours pas, d'ailleurs) certaines techniques : la disposition des masses, le jeu des volumes et leurs coloris - que l'aquarelle permet aisément d'atteindre pourtant, et, peut-être, une certaine netteté du sujet (trop de couleurs superposées rendent un aspect sans doute un peu "sale").

La plupart du temps, j'utilise la technique un peu "OuPeinPo" du gribouillage automatique. Sans regarder la feuille, je trace quelques lignes dynamiques, puis j'inspecte, j'ajoute éventuellement deux ou trois traits pour équilibrer le tout, et je médite sur ce que ça m'évoque. Parfois, ça ne vient pas tout seul, et ça peut donner un résultat un peu chaotique comme celui-ci (avec une base au crayon de couleur puis ré-haussé ensuite à l'aquarelle) :

Incalucine (15/07/2020)

L'exercice n'est en effet pas toujours concluant (et j'ai eu quelques ratés), mais il a le bénéfice de libérer de l'imagination (et d'être un OUvroir de PEINture POtentielle). J'ai retrouvé une technique similaire chez Ruth Oosterman et les gribouillis de sa fille :
 
On voit tout de suite qu'elle a largement plus de technique et d'audace que moi.

Mais peu à peu j'apprends, à manier entre autre les jeux d'ombres et de lumière si complémentaires des volumes, comme ici :


Prehistorik Gothick (17/08/2020)
 
Raconter une histoire, à l'instar de ce conteur inventant le récit d'épouvante auprès de son feu..., en une image et un titre. Le beau défi que voilà ! Quand on part de quelques lignes tracées au hasard et à l'aveugle, l'exercice frôle le surréalisme, ou le test projectif. 
 
Pour le dessin suivant, j'espère avoir bien joué le jeu de cache-cache des indices pour en faire une énigme poussant à l'observation. De quelques lignes et courbes (celles de la silhouette, de l'arbre au premier plan, des plantes aquatiques à l'avant-plan), l'histoire s'est élaborée au fur et à mesure que je la mettains en forme et en couleurs. Il s'intitule : "La sorcière".

 



La sorcière (18-19/06/2020)   


 
Pourquoi ce titre ? Je vous livre les indices : une silhouette de femme, assurément enceinte, le crâne rasé, recueillant une pierre dans la forêt. Elle porte une étoffe salie, abîmée, semblable à celle des pénitents. Que va-t-elle faire de cette pierre ? Beaucoup de filles-mères étaient ostracisées et chassées des villages durant le moyen-âge. Elle allaient se réfugier en forêt, où elles vivaient en ermite dans des abris de fortune, sans défense et souvent livrées à la merci du premier brigand venu. Ces femmes qui avaient de quoi devenir folles ont donné corps aux légendes de sorcières vivant au fond des bois qui peuplent nos imagiers d'enfance. A noter cependant, bien que le reflet de la grosse pierre de gauche ne soit pas très bien réussi : la femme n'a pas de reflet.

Pour celle-là, j'étais assez content des textures, la forêt surtout, simplifiée mais - je crois - tout à fait identifiable. C'est là que j'ai commencé à comprendre comme jouer des pinceaux secs, alors que je voulais m'évertuer à l'exercice du reflet dans l'eau, rendu plus facile à obtenir avec la texture de l'aquarelle. On s'exerce à l'humide et on découvre les vertus du sec, allez comprendre !

L'effet "reflet dans l'eau" est plus réussi dans le dessin suivant, où l'on retrouve le nain de jardin qui inaugurait cette série il y a deux ans. Celui-ci aussi m'est venu à partir de quelques lignes aléatoires (et j'ai eu bien du mal à rééquilibrer les ligne de ce qui est devenu une coulemelle), mais quitte à travailler le rendu humide, autant allez au bout de la proposition. Il correspond aussi à un état d'esprit traversé durant ces vacances bretonnes où nous avons décidé de cesser de prévoir nos journées selon les prévisions météorologiques (en Bretagne, tous les temps coexistent !). Il s'intitule : "J'y vais quand même !"
 
J'y vais quand même ! (16/08/2020)
 
(Bon, il faut dire que le gros orage attendu pendant une semaine était finalement tombé la veille.) Ici, je suis plutôt satisfait du reflet, de la texture de la coulemelle et de la capule du gland qui sert de panier. Je le suis moins des gouttes qui perlent, trop marquées là où j'aurais pu "simplement" jouer de quelques gouttes de lavis. Je persévèrerai.

Dans la série du nain de jardin, voici celui-ci - et pour le coup je ne suis pas parti ici de lignes aléatoires mais d'une simple idée figurative. Ca se sent d'ailleurs, je suis bien d'avis avec vous qu'il s'agit là d'un cliché, et je vous en ai déjà spoilé l'intérêt minime en vous dévoilant d'entrée de jeu qu'il s'agissait du nain de jardin (l'indice en étant son bonnet à sa droite sur le sable). Commencé au crayon de couleur (sur la même plage, presque à la même heure...) je l'ai légèrement ré-haussé d'aquarelle, surtout pour l'étendue d'eau salée et le reflet. C'est moins concluant, mais je l'aime bien tout de même !
 
Plein Ouest (11/08/2020)

Pour le suivant, je voulais travailler l'épure, les lignes minimum, comme dans le "désert B" de Moebius. Bon, pour l'objectif, c'est raté. Mais je suis plutôt content de certains effets qui se sont improvisés au fur et à mesure (à l'origine, il y avait le cube et le chemin, dont la mise en couleur m'a forcé un peu la main en m'imposant des détails) : l'ombre portée, à la fois de l'abri et du panneau, les fleurs et leurs délicats détails de dernier instant, le sujet, inspiré du Magicien d'Oz, qui a pris sa signification tout seul, sans que je ne vienne le convoquer, le nuage de gauche et son aspect naïf (celui de droite m'a plutôt encombré...). La girouette en forme de "soleil noir de la mélancolie" est ratée, je le sais (j'avais pris un pinceau trop gros, et j'apprends encore à "gommer" sans trop y arriver).


The Golden Path is a way out (19/08/2020)


Les deux suivants sont les plus récents ; l'un est inspiré d'un jeu de mot ("Youri Gagarrigues") et l'autre d'un jeu de lignes aléatoires et de la sensation désagréable et morcelante liée au port du masque obligatoire. Les deux sont construit sur le même modèle : un personnage, un terrain, du ciel.


(à gauche) Youri Gagarrigues (11-12/09/2020) (à droite) Prise de tête (20/09/2020)


Le dernier (merci de votre délicate attention) est mon préféré, né lui aussi de lignes aléatoires. La proximité de la mer - en vacances - invite invariablement au voyage, surtout à celui qu'on ne fera jamais. Il s'intitule : "Brise l'âme".

Brise l'âme (17/08/2020)









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